
La nuit de Hallnaut Engouang lu par L'orchidée Moulengui
par : Monuniverslivresque
La nuit de Hallnaut Engouang dépeint un tableau sombre de la société à travers le personnage de Kwè Assouane, un serial killer semblable à Jack l’éventreur, sous la tutelle de son patron, More Okoukout, un « logiste. » Kwèt Assouane est communément appelé « un coupiste » et n’hésite pas à vendre la chair humaine à ses clients. L’auteur decrit la nature perverse et immorale des actions de Kwèt Assouane, soulignant sa cruauté et son manque d’empathie. En faisant commerce de chair humaine, il franchit une ligne morale inacceptable, sacrifiant l’intégrité et la dignité de ses semblables pour son profit personnel. Cette pratique choquante souligne le caractère dépravé et dysfonctionnel de la société décrite dans le roman, où les individus sont prêts à commettre les pires atrocités pour satisfaire leurs désirs déviants. Kwèt Assouane incarne ainsi la noirceur et le malin qui gangrènent le monde, offrant une critique acerbe de l’humanité et de sa propension à sombrer dans l’immoralité absolue.
L’histoire s’articule aussi autour de Chérubin Ngando, un jeune diplômé qui lutte pour trouver un emploi à la hauteur de ses qualifications. Lorsqu’il se rend chez son oncle, Mam Mbobiame, un ami de la fratrie d’Okoukout, Chérubin se retrouve à vendre son humanité pour une somme de 25 millions. Ce choix va le précipiter dans une descente aux enfers, le transformant en cannibale après avoir pactisé avec le diable.
Au cœur de cette sombre intrigue se trouve le personnage de Maxime Saga, un capitaine de police aux convictions morales intègres et justes, qui apporte une dimension supplémentaire au roman. Déterminé à faire triompher la justice face à des supérieurs corrompus, il s’engage résolument à mettre derrière les barreaux des individus immoraux et inhumains. Au cours de son enquête, il croise la route de Dimitri Porat et Nico Formamone, deux amis voleurs dont la vie bascule lorsqu’ils mettent la main par erreur sur une valise suspecte dans une gare. À leur récit de vie, se dessine celui de la jeune Rêve Ndem, autrefois filles stable, avec une famille aimante. Tout bascule pour elle quand un jour, sans explication, son père décide de quitter le foyer conjugale. Pour supporter l’absence de son paternel et les atrocités de son nouveau père, elle s’invente une vie. Elle aura la malchance de tomber sur le pédophile et violeur, Chérubin Ngando qui n’a que pour appétence démesurée les jeunes filles de moins de 15 ans. Des vies en lambeaux comme celle Christelle Ngando, la matrice de ce dernier qui par ignorance ou faux semblants accepte la fortune inopinée de son fils et laisse sous silence le viol de sa fille de 10 ans.
À travers les personnages de More Okoukout, Mam Mbobiame, Chérubin Ngando, entre autres, l’auteur met en lumière les atrocités commises au nom de croyances et de rites, mettant en lumière les dérives sectaires et les manipulations psychologiques qui peuvent en découler.
Le roman aborde de manière délicate et bouleversante le thème du viol des mineurs, dénonçant avec force les abus de pouvoir et les blessures profondes infligées à ces jeunes victimes. L’auteur ne mâche pas ses mots pour montrer la réalité brutale et insoutenable de ces actes criminels, invitant le lecteur à se confronter à l’horreur et à se mobiliser pour la protection des plus vulnérables.